« Une année pour apprendre … »

Bonjour à toutes et tous,

j’ai pris quelques jours pour me remettre de ce Dakar éprouvant même s’il fût plus court que prévu pour nous. Me voilà désormais frais et disponible pour revenir avec vous brièvement sur cette épopée en Arabie Saoudite qui a ressemblé à tout sauf à un long fleuve tranquille !

On ne va pas se mentir : nous sommes loin de rentrer satisfaits et comblés… Même si, quand on reprend l’ensemble des éléments, il fallait s’y attendre : une voiture qui est « tombée des chandelles » moins de trois mois avant le départ et qui disputait sa première compétition, un pays et un nouveau système de navigation que nous découvrions avec Daniel. Nous n’avions pas les faveurs des pronostics et c’était tout à fait normal en restant réalistes. Néanmoins, on ne pensait pas galérer à ce point, profiter autant du sable saoudien et battre tous nos records de temps passé dans le désert !

Il y a eu d’abord la navigation et le nouveau système électronique et la découverte du parcours dix minutes avant le départ. Tous avaient eu l’occasion de le tester en fin d’année dernière en compétition. Daniel a découvert la « tablette » lors de la première spéciale et évidemment il y a eu un temps d’adaptation qui nous a pénalisé. Ensuite, dans l’ensemble, la navigation était vraiment difficile cette année – aux dires des spécialistes – et nous nous sommes perdus un paquet de fois ! On était rarement seuls à chercher notre chemin mais certains sont passés au travers de tous les pièges donc rien ne sert de se plaindre, il faut juste progresser et être meilleurs dans ce domaine. 

Ensuite, nous avons soufferts de très nombreuses crevaisons comme tous les 4×4 même si BF Goodrich, qui est notre manufacturier, n’y est pour rien. Ils fournissent aussi les pneus des buggys qui eux bénéficient d’une autre réglementation. Je pense que celle-ci justement est arrivée à la limite du système simplement : le poids des 4×4 et le terrain agressif pour les pneus avec de très nombreuses pierres tout au long du parcours. Pour les 4×4, les pneus sont trop en contrainte et certainement trop « petits ». J’espère que les choses pourront évoluer pour l’année prochaine afin que la bagarre se fasse réellement en spéciale. Là, nous connaissions cette faiblesse donc dès le départ, on roulait « un peu » sur la défensive, puis après une crevaison, un peu plus encore, et après la deuxième, on n’attaquait plus du tout pour espérer pouvoir rallier l’arrivée sur quatre roues ! Cette donnée change clairement la donne face au chrono. 

Ensuite, il est évident que nous manquions un peu de performance pure avec le Hunter, mais cela est tout à fait normal. Ce Dakar 2021 représentait une séance d’essais grandeur nature et pour un début, je trouve que nous n’étions pas si loin des autres 4×4, notamment des Toyota. Il y a des axes de travail pour s’améliorer et progresser mais la base est très bonne. Idem pour la fiabilité. Oui, nous avons connu quelques soucis mais cela fait aussi partie de l’apprentissage d’une voiture. Nani et Alex ont connu moins de problèmes que nous, mais ils avaient pris l’option de ne pas trop attaquer pour voir l’arrivée. Cette cinquième place finale est d’ailleurs une excellente nouvelle pour le projet global. De mon côté, je ne peux pas rouler à 50%. Quand je suis derrière le volant, tout en prenant soin au maximum de la mécanique comme j’ai toujours fait, c’est pour attaquer et être le plus rapide. Avant nos ennuis et malgré les crevaisons et une navigation loin d’être parfaite, nous étions quatrièmes du classement général après cinq jours, quand tout le monde était encore là.

Durant un Dakar, il y a toujours des dizaines d’anecdotes à raconter et des souvenirs plein la tête ! Celle, parmi tant d’autres, que je retiendrais est lors de notre sixième étape quand nous avons cassé le triangle. Nous nous sommes retrouvés avec Daniel en plein milieu du désert dans le froid à attendre notre camion d’assistance une première fois, puis une deuxième fois quand celui-ci s’est rendu compte qu’il n’avait pas la bonne pièce ! Heureusement, une équipe TV est venue nous tenir compagnie en nous prêtant des vestes pour faire face au froid et en nous offrant le gîte et le couvert ! Ils ont monté une tente pour être tous à l’abri et nous avons pu manger chaud, faire un feu et passer un moment sympa avec eux. Ces dix heures plantés au milieu de nulle part sont passées beaucoup plus vite que prévu ! C’est ça aussi l’esprit « Dakar ». 

Avec BRX, nous allons très rapidement préparer l’avenir et je dois d’ailleurs discuter avec David Richards prochainement du programme de cette année 2021. Je ne manquerais pas de vous tenir au courant. Début Avril, je commencerai aussi la nouvelle aventure en Extreme E avec Cristina et le Team X44 où cinq dates composeront ce nouveau championnat (Avril, Mai, Août, Octobre et Décembre). Mais avant cela, dès la semaine prochaine, j’aurai la chance de retrouver le Team Sébastien Loeb Racing pour le dernier meeting du e-Trophée Andros à Val Thorens ! 

A très vite,

Seb.  »