2013_PikesPeak_ChroniqueFin« Bonjour à tous. C’est de retour des Etats-Unis et en partance pour la Hollande que je vous propose cette nouvelle chronique. Comme vous le savez certainement, j’ai décroché la victoire à Pikes Peak le week-end dernier, et réalisé le nouveau record de cette légendaire course de côte. Une grande fierté assurément. Je dois néanmoins me replonger rapidement dans mon programme FIA GT Series. Le championnat reprend ses droits à Zandvoort, où l’ensemble du team Sébastien Loeb Racing espère se battre aux avant-postes.

« Je reviens en quelques mots sur Pikes Peak. Avec la 208 T16 PP, la première place était le seul objectif possible. Je suis heureux d’avoir pu concrétiser tout le travail fait depuis plusieurs semaines et même plusieurs mois. C’est une vraie satisfaction. Nous avions vu durant les essais que nous avions une certaine marge sur la concurrence. Il fallait pourtant que cela se matérialise en course. Au moment du départ, on se dit simplement : « c’est maintenant ». La pression était bien réelle. Ce devait être l’aboutissement d’un projet de huit mois. Mais sur un one-shot comme celui-ci, il y a toujours un risque : personne n’est à l’abri d’une petite bêtise, d’un petit problème technique. Tout reposait sur moi. J’étais seul à bord et c’était à moi de jouer !

« Peugeot, avec la voiture, ou moi, au volant, nous aurions pu garder une petite marge de sécurité. Nous aurions pu nous « contenter » de faire 8 minutes 30 pour gagner. Ce n’était pas notre idée : nous voulions faire les choses à fond et je tenais à exploiter tout le potentiel de l’auto. Hormis le deuxième virage, où un spectateur a traversé la route, il n’y a rien eu de spécial. Je me suis appliqué à piloter proprement et j’ai réussi à optimiser tous détails que j’avais pu noter durant les essais. J’ai rapidement eu de très bonnes sensations et au final je crois qu’avec la voiture dans cette configuration, il était difficile de faire mieux. Peut-être une ou deux secondes, mais pas grand-chose. Cette auto est tellement scotchée au sol qu’il ne faut pas essayer de dépasser la limite. Je dois dire que je suis content d’avoir effectué la montée en 8 minutes 13 et je remercie toute l’équipe qui y a contribué. Après les essais, je pensais faire 8 minutes 17. Bruno Famin, avec les simulations, avait tablé sur 8 minutes 15. Nous sommes donc très proches des simulations effectuées.

2013_PikesPeak_ChroniqueFinPortrait« C’est une victoire particulière bien évidemment. Ce n’est pas comparable à un titre de Championnat du Monde qui se construit tout au long de l’année, mais c’est une course mythique. Je suis fier d’avoir remporté cette épreuve, mais aussi d’y avoir signé un nouveau record. Et je pense que c’est un beau record ! Il y a eu un engouement assez fort, qui m’a presque surpris, et j’ai d’ailleurs reçu autant de textos après la victoire que lors de mon dernier titre en WRC. Je savais que c’était une expérience unique : le grip d’un prototype type Le Mans, la poussée d’une F1 au départ, le tout sur une route de rallyes avec des ravins impressionnants. C’est extrême et les sensations sont vraiment incroyables. Cette prise de risque rend les choses forcément différentes, excitantes en un sens.

« Après la montagne de Pikes Peak, direction Zandvoort pour mon retour sur circuit. Après une petite trêve, je vais donc retrouver le FIA GT Series et la McLaren MP4-12C. Elle est bien évidemment très différente de la 208 T16 Pikes Peak, mais il faut s’en occuper aussi ! L’objectif est de renouer avec de bons résultats après un meeting difficile fin avril à Zolder, où notre prestation avait été contrariée par un problème technique. En GT, c’est compliqué de faire des pronostics : les autos sont plus ou moins performantes selon les circuits. Globalement, nous sommes toujours plutôt compétitifs avec la McLaren, donc j’espère que ce sera le cas à Zandvoort. Il n’y a pas de raison de ne pas être dans le coup : Alavaro Parente, mon coéquipier, est très rapide, et je dois de mon côté faire jeu égal avec lui. Nous formons un bel équipage, en revanche je ne connais pas encore le circuit : je travaille donc avec des caméras embarquées pour l’apprendre petit à petit avant le découvrir en réel lors des essais libres. Dans tous les cas, nous tenterons de monter sur le podium, voire mieux. Je vous donne rendez-vous sur place, où l’équipe Loeb Events sera présente.

« Enfin, ce week-end sera un peu spécial puisque le team que je dirige avec Dominique Heintz sera à la fois au Val de Vienne en GT Tour, au Mugello en Porsche Carrera Cup France, et donc à Zandvoort en FIA GT Series. Avec les bonnes personnes aux bons endroits, cela ne devrait pas poser de problème particulier, mais il est clair que j’aurais un peu plus la casquette de team manager que d’habitude. A nous de bien gérer cette situation pour briller à tous les niveaux !

« A très vite, »

Seb